Restauration commerciale ou collective, industries, garages, centres d’entretien ou de démolition automobiles, … Tout détenteur d’huiles, quelles qu’elles soient, doit répondre à une réglementation stricte concernant la fin de vie de ces substances. Par ailleurs, jeter une huile usagée dans l’évier, les toilettes, la poubelle ou encore dans la nature est formellement interdit et passible d’une amende, tant pour les professionnels que pour les particuliers.
Se séparer d’une huile usagée sans nuire à l’environnement
L’huile usagée, un déchet dangereux ?
Les huiles usagées sont des corps gras devenus impropres à l’usage auquel ils étaient initialement destinés. Certaines huiles en fin de vie, comme les huiles de vidange, sont considérées comme des déchets dangereux et sont soumises à une réglementation spécifique. Les huiles alimentaires ne sont pas catégorisées comme des déchets dangereux, mais leur gestion en fin de vie est tout de même encadrée par des obligations spécifiques.
Huiles alimentaires
Professionnels de l’agroalimentaire, de la restauration commerciale ou collective, au-delà de 60 L d’huiles usagées par an et par établissement, vous êtes tenus d’en assurer le tri à la source et la valorisation. Vous devez remettre ces déchets à des collecteurs agréés et ne pas mélanger les huiles usagées entre elles, avec de l’eau ou avec d’autres produits. Enfin, le stockage doit s’effectuer dans un contenant étanche.
Huiles noires
Les huiles usagées noires proviennent de moteurs et de certaines applications industrielles. Elles sont dégradées du fait des contraintes thermiques supportées pendant leur utilisation.
Huiles claires
Les huiles usagées claires proviennent généralement de transformateurs, circuits hydrauliques ou turbines. Il s’agit d’huiles industrielles peu dégradées et qui peuvent faire l’objet d’un recyclage après un traitement simple.
Elles ne doivent pas entrer en contact avec d’autres substances, qu’il s’agisse d’huiles noires ou claires. Elles doivent également être stockées dans un fût étanche et remises à des collecteurs ou à des « exploitants d’installations de traitement agréés » (Ministère de la Transition écologique).
ATTENTION : Un chiffon imbibé d’huile minérale devient à son tour un déchet dangereux !
Recyclage et valorisation de l’huile
REP huiles usagées
En France, la gestion d’une huile usagée est régie par le Code de l’Environnement et par la loi AGEC. Le Ministère de l’Écologie estime le gisement des huiles usagées à environ 260 000 tonnes par an. Depuis le 1er janvier 2022, tout producteur d’huiles minérales ou synthétiques, lubrifiantes ou industrielles, doit assurer la collecte et le traitement de ses huiles usagées. Le principe de REP (responsabilité élargie des producteurs) oblige les producteurs à financer ou à organiser la prévention et la gestion des déchets issus des produits en fin de vie.
Il est souvent compliqué et cher pour les entreprises de mettre en place un système individuel. C’est ici qu’intervient Cyclévia, l’éco-organisme en charge de la filière. L’adhésion à Cyclévia permet aux entreprises de se conformer à la réglementation en vigueur tout en bénéficiant d’un soutien logistique et financier pour assurer une gestion efficace des huiles usagées. Les entreprises versent une éco-contribution qui couvre les coûts associés à la collecte, au transport, à la régénération et au recyclage des huiles usagées. L’objectif de la REP est de collecter 55 % des huiles usagées en 2027, puis d’obtenir un taux de régénération et de recyclage de 90 % en 2030.
Valorisation d’une huile usagée
La gestion des huiles usagées distingue les huiles alimentaires des huiles noires ou claires. Il est interdit de mélanger ces huiles avec d’autres substances ou de les éliminer de manière non conforme (les jeter dans les évacuations, les déverser dans la nature, les brûler à l’air libre, …).
Huiles alimentaires : Elles sont valorisables en biocarburants, ce qui permet de réduire l’utilisation d’hydrocarbures et l’émission de GES (gaz à effet de serre) par le secteur du transport. Une tonne d’huile alimentaire usagée permet d’obtenir 1 200 L de biocarburant. Un litre d’huile valorisée permet d’éviter l’émission de 3 kg de CO₂. À qui s’adresser ? Oleovia et Ecogras collectent et recyclent les huiles alimentaires usagées.
Huiles noires et huiles claires : Leur ramassage se fait majoritairement auprès de garagistes, industriels et transporteurs. Après traitement, ces huiles sont régénérées ou valorisées énergétiquement. Chimirec annonce collecter plus de 405 000 L d’huiles noires par jour.
Trackdéchet
Depuis le 1er janvier 2022, les huiles minérales ou synthétiques sont également soumises à la déclaration sur Trackdéchet. L’objectif de la plateforme est de dématérialiser toutes les opérations liées aux déchets dangereux afin d’accélérer la transmission des données et d’assurer une meilleure traçabilité globale. On retrouve notamment l’édition en ligne des bordereaux de suivi des déchets (BSD), obligatoires pour tous les producteurs. Les huiles sont donc concernées directement puisqu’elles sont des déchets dangereux.
Grâce au logiciel de gestion des déchets d’Urbyn, connecté à la plateforme Trackdéchet, vous pouvez piloter directement tous vos déchets, dangereux et non dangereux, via une application unique.