Recyclage des batteries : quelles sont les nouvelles obligations de l’UE ?
Selon Eurobat (association européenne des fabricants de piles), la demande de batteries en Europe atteignait les 17 milliards d’euros en 2020. Toujours selon Eurobat, cette demande monterait jusqu’à 27 milliards d’euros en 2025 et 35 milliards en 2030. Quant à la France, le ministère de l’Écologie annonce plus de 1 500 millions de piles et accumulateurs mis sur le marché chaque année.
La production de batterie puisant dans des ressources nocives pour l’environnement, l’Union européenne souhaite dorénavant pousser les industriels à revoir leur production. Ainsi, un nouveau règlement européen sur le recyclage des batteries est entré en vigueur depuis 2023. Urbyn vous présente le nouveau règlement du recyclage des batteries en Europe et fait un point sur les objectifs visés.
Le recyclage des batteries en France
Que détermine t’on comme étant une batterie ?
Une batterie est un dispositif qui convertit l’énergie chimique en énergie électrique. C’est un déchet dangereux puisqu’elle est composée de divers composants électriques inflammables et susceptibles d’exploser sous une surcharge. Les batteries se composent également de substances toxiques qui peuvent causer des problèmes pour la santé humaine et pour l’environnement. Pour autant, elles sont devenues essentielles et permettent aujourd’hui une autonomie sans fil inatteignable auparavant. Aussi, une batterie est destinée à 3 usages différents : portable, automobile, industriel. On en retrouve donc dans tous les appareils électroniques : smartphone, voitures, jouets, appareils électroménagers, outils électriques, appareils de surveillance, centrales électriques….
Différents types de batteries
Il existe plusieurs types de batteries qui apportent chacune ses avantages :
- Batterie au plomb (la moins chère, mais une énergie stockée moins importante)
- Batterie au Lithium-ion (grande capacité de stockage avec un faible volume)
- Batterie Lithium polymère (similaire à la batterie Lithium-ion tout en étant plus stable)
- Batterie Nickel-métal hydrure (batterie rechargeable)
La REP piles et accumulateurs
La responsabilité élargie des producteurs piles et accumulateurs, en place depuis 2009, impose aux producteurs de prendre en charge le cycle de vie entier des batteries. Ceci implique donc de leur mise en marche jusqu’à leur collecte, leur recyclage ou leur valorisation. En France, deux éco-organismes gèrent la filière : Screlec et Corepile. Leur but est de sensibiliser le public et les professionnels à la collecte et au recyclage des piles et accumulateurs.
Quelles sont les nouvelles exigences ?
Durant le mois de juillet 2023, de nouvelles conditions concernant le recyclage des batteries ont donc été votées. Ainsi, ces nouvelles règles viennent compléter les accords déjà en vigueur depuis le 1er janvier 2023.
Que prévoit le nouveau règlement ?
Premièrement, l’Union européenne souhaite forcer les industriels à revoir la conception de leurs produits. Le but étant de pouvoir remplacer les pièces bien plus facilement et de pouvoir les valoriser in fine. L’UE souhaite donc aussi garantir la fabrication de batteries avec une faible empreinte carbone. Ceci sera notamment possible grâce à la réutilisation des composants dangereux des batteries déjà usées. Les industriels seront donc forcés de réutiliser les pièces pré-existantes, sans pour autant puiser dans les ressources précieuses disponibles hors de l’Union européenne. Par surcroît, cela réduira l’empreinte carbone produite lors de la collecte et du transport de ces ressources. Pour mener à bien ce projet, il sera donc nécessaire d’augmenter les collectes des batteries endommagées. Aussi, la quantité de substance nocive au sein des batteries devra être réduite. Ceci pour limiter le risque de surchauffe et d’explosion des batteries.
Secondement, un passeport numérique pour les batteries des voitures électriques sera obligatoire dès 2026. Il permettra de juger l’efficacité et l’usure de la batterie d’un véhicule simplement, grâce à des informations en temps réel sur son téléphone portable. On retrouvera également des informations telles que la puissance de recharge, l’énergie totale ou encore l’empreinte carbone de la batterie.
Dernièrement, de nouvelles exigences impacteront directement les plus petits appareils électroniques à partir de 2027. Les industriels devront permettre aux particuliers de pouvoir retirer et remplacer les batteries portables de leurs produits électroniques plus facilement. Concrètement, les batteries qui nécessitent l’intervention de technicien et d’outillages sont remises en cause. Aujourd’hui, changer de téléphone est considéré comme étant plus facile que de devoir changer de composants en cas de défaillance. Ainsi, les batteries ne devront donc plus être dissimulées derrière des pièces impossibles à changer sans être un expert. L’objectif est donc d’allonger la durée de vie des appareils électroniques.
Objectifs de collecte et de valorisation des batteries
Pour mener à bien les objectifs cités auparavant, l’Union européenne a également fixé des objectifs minimum de collecte et de valorisation :
| Collecte des déchets de batteries portables | 63 % fin 2027, 73 % fin 2030 |
| Collecte des déchets de batterie des transports légers | 51 % fin 2028, 61 % fin 2031 |
| Valorisation du lithium à partir des déchets de batteries | 50 % fin 2027, 80 % fin 2031 |
| Niveaux minimum de contenu recyclé | 16 % pour le cobalt, 85 % pour le plomb, 6 % pour le lithium et 6 % pour le nickel |
Sources :
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