Selon une étude de KPMG et Opate en 2020, 12% des cigarettes consommées en France sont mal jetées. Ce qui ferait environ 7,7 milliards de mégots. Face à la catastrophe écologique que sont les mégots pour la planète, le gouvernement a lancé en 2022 une filière des produits tabac, autrement appelée REP mégots. Ainsi, depuis le 1er janvier 2021, la filière a pour but de sensibiliser et de mieux valoriser les déchets de tabac. Aujourd’hui, Urbyn vous présente donc la REP mégots et ses objectifs.
Qu’est-ce que la REP mégots ?
Présentation
Depuis la création des produits de tabacs, les mégots sont de véritables problèmes pour l’environnement. Ils sont constitués en général d’un filtre, composé de cellulose, de papier et de goudron, et de restes de tabac où l’on retrouve de la nicotine et des métaux lourds. Les mégots sont ainsi des substances nocives qui se désintègrent en moyenne au bout de 12 ans à 15 ans. Pour autant, ils ne sont pas biodégradables. Leur destruction sera donc tout de même nocive pour l’environnement. Ceci notamment à cause des micro-plastiques qui se libéreront tout au long de la désintégration du mégot. De ce fait, ils sont dangereux pour tous les écosystèmes, marins comme terrestres. Malheureusement, les mégots se déplacent trop facilement. Une fois dans l’eau, ils rejoignent les égouts, les rivières, les lacs, les mers et les océans. Alors, la REP est présente pour trouver une solution à tous ces déchets polluants.
La REP mégots est donc un pas en avant vers une meilleure gestion environnementale. Le but est de faire prendre conscience de la nocivité des produits de tabacs à tout le monde, consommateur ou non. Aussi, le souhait est d’améliorer le cycle de vie des mégots, de leur fabrication jusqu’à leur prise en charge pour incinération. Cette REP repose donc encore une fois sur le principe de pollueur-payeur. C’est-à-dire que les industriels devront payer une éco-contribution en fonction de l’incidence de leur production sur l’environnement. Il y a toutefois une particularité ici. Cette éco-contribution ne servira pas à financer des centres de recyclage, mais des campagnes de sensibilisation. Tout simplement parce que l’on ne sait pas encore comment recycler efficacement tous les matériaux des mégots (il y a tout de même une exception que nous verrons plus tard).
L’objectif est donc avant tout de sensibiliser et de prévenir sur les effets néfastes des mégots pour la santé. Puis aussi et surtout de réduire leur impact sur l’environnement. En France, la gestion de la filière appartient à l’éco-organisme Alcome. Ce dernier travaille en collaboration avec les fabricants de produits de tabacs, les collectivités territoriales, les associations et les citoyens pour réduire la pollution causée par les mégots.
Améliorer le cycle de vie des mégots
Actuellement, un mégot est composé d’environ 2 000 à 4 000 composants chimiques. Tous plus graves les uns que les autres pour la santé, même s’ils permettent de retenir une certaine toxicité du tabac. On notera notamment le monoxyde de carbon, le benzène, le cadmium, le plomb, le goudron ou encore bien évidemment la nicotine. Alors, le gouvernement souhaite que les industriels revoient les conceptions de leurs produits. Tout d’abord, pour fabriquer les produits de tabacs avec des composants chimiques moins rares, mais aussi moins grave pour la santé. Puis ensuite, pour trouver des éléments qui se recyclent par certaines filières. Tout ce cheminement dans le but de trouver une solution durable aux déchets de mégots.
Le cycle de vie concerne également la récupération de ces déchets. Il faut à tout prix agir pour éviter les quelques milliards de mégots qui sont jetés aux mauvais endroits chaque année. Et ce, uniquement en France. Alors n’imaginons pas au niveau mondial. La REP définit donc des objectifs de réduction de mégots jetés illégalement dans les espaces publiques (par rapport à 2020) :
- D’ici 2024, réduire de 20%
- D’ici 2026, réduire de 35%
- D’ici 2027, réduire de 40%
La récupération des mégots est ainsi importante puisqu’elle permet d’éviter la pollution des espaces. Surtout, la collecte permet de pouvoir incinérer et détruire les mégots dans les bonnes conditions.
Comment mieux sensibiliser ?
À travers des campagnes de sensibilisation
En partenariat avec le gouvernement, Alcome organise donc des sensibilisations à l’échelle nationale. Aujourd’hui, Alcome a déjà mis en place des opérations concrètes comme la mise en place de cendrier publique, la distribution de cendriers de poche sur les lieux « difficilement accessibles » (ex : plage), de campagnes de sensibilisation ou encore le financement de la recherche pour le recyclage des mégots. De plus, l’éco-organisme prévoit des accompagnements avec les collectivités pour soutenir le nettoyage des mégots mal jetés. Ces partenariats permettront également aux villes de recevoir des équipements (affiches et dispositifs de collecte). Aussi, Alcome s’engage lors d’évènements nationaux. C’est ainsi que l’éco-organisme a lancé, du 25 septembre au 3 octobre 2023, sa première campagne de sensibilisation sur les mégots mal jetés. On retrouve également Alcome lors du World Cleanup Day ou encore lors de festival avec la marque « Mon mégot où il faut ».
À travers des campagnes pour développer le recyclage
Comme dit auparavant, les mégots ne sont à la base pas recyclables à cause de leur composition trop chimique et complexe. Pour autant, le papier, le tabac et le filtre sont techniquement recyclables. L’entreprise Mégo a donc réussi à le faire. D’ailleurs, elle est la seule à le faire en Europe. Elle réussit donc à recycler les mégots pour les transformer en un mélange de mégots recyclés et de plastique. Ils produiront des cendriers ou du mobilier par la suite.
Mégo propose donc des cendriers aux villes et aux entreprises, puis s’occupe de la collecte une fois les contenants remplis. L’entreprise séparera le filtre et les produits biodégradables (papier, tabac et cendres). Ces derniers seront compostées, tandis que le filtre sera traité par plusieurs traitements.
Sources :
